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Monotype de Carantec

7 novembre 2008

Le bateau

Jean Jourdren, marin retraité de Carantec, voulait un bateau semblable au Cormoran  avec un petit moteur fixe pour pratiquer la promenade et la pêche dans la baie. La présence du moteur implique la suppression du puits de dérive et de la dérive. Le bateau devra donc avoir une quille bien lestée lui donnant un tirant d’eau inférieur à 1 m.

En 1957, pour satisfaire cette demande, Jean Nédélec conçoit le Monotype de Carantec. Le 1 fut le seul monotype sorti du chantier muni d’un moteur fixe. Pour les suivants, afin de maintenir le bateau dans ses lignes d’eau, l’ajout de quelques gueuses fut nécessaire.

Ce canot a une coque en forme à retour de galbord dans la pure tradition des constructeurs carantécois d’avant-guerre.

La mise en forme se faisait à l’aide de gabarits (il n’y a pas eu de plan proprement dit).

Toutes les pièces majeures sont en iroco ; les membrures, de deux sortes, sont pour les unes ployées en acacia, pour les autres sciées en chêne (2 membrures ployées pour une membrure sciée). Les bordés, fixés sur les membrures par des rivets en cuivre, sont en acajou de 14 mm. La quille longue, pourvue d’un lest en fonte d’environ 200 kg, lui donne un tirant d’eau d’environ 0,90m. Le pont, en contreplaqué de 10mm, forme sur une longueur de 1m à l’avant, un tillac fermé où se logent sacs à voile et ligne de mouillage ; à l’arrière, il couvre sur 0,40m un coffre pouvant contenir le petit matériel rangé autour du tube de jaumière. Les plats-bords de 15 à 20 cm de largeur portent, outre taquets, filoirs et planchettes servant de siège au barreur, un hiloire de 5 cm de hauteur environ qui limite un vaste cockpit traversé par un banc central.

Le bout-dehors, dépassant l’étrave de 0.45m, s’emboîte sur la bite d’amarrage, l’autre extrémité étant maintenue vers le bas par une sous-barbe.

Le mât en spruce de 6,70m traverse le pont par l’étambrai et vient se loger dans l’emplanture située sur la carlingue ; il est maintenu à la fois par l’étai fixé à l’extrémité du bout-dehors et par deux haubans qui se fixent sur des cadènes galvanisées.

Le gui et la corne, en sapin du Nord, sont pourvus d’une fine gorge conçue pour enverguer la voile aurique.

L’accastillage est simple et limité : deux filoirs et deux taquets pour les écoutes, trois taquets pour les drisses, une petite barre d’écoute de 30 cm au-dessus de la mèche de gouvernail.

Les caractéristiques données par le constructeur lui-même en 1960 sont les suivantes.

La longueur est de 4,50m, 4,40m à la flottaison. La largeur au mètre couple est de 1,83m.

Le tirant d’eau est de 0,90m. Son déplacement est de 480 kg.

La jauge brute est de 1,08tnx. Le lest en fonte pèse environ 200kg.

En 1960, le prix H.T sans voilure avec ligne de mouillage, béquilles et espars est de 3 100 francs (soit 472 euros).

Ce sloop à gréement houari a une surface totale de voilure d’environ 21 m², se composant d’un génois de 6m²environ, d’un foc de 3,50m² et d’une grand voile aurique de 16 m².

Cette dernière, enverguée sur le mât par un lacet, comportait l’emblème inscrit en noir : un suivi du numéro dans la série.

Jusqu’au 10, la plupart des voiles, en coton, étaient confectionnées par la voilerie F. LE PORT à Vannes. En 1962, la voilure en tergal fait son apparition dans la série (à partir du CM 11).

En 1967 pour le 15, Even DE KERGARIOU maître-voilier au  Pont de la corde confectionne un jeu de voiles comportant une latte forcée.

Bon marcheur grâce à sa bonne surface de voilure, ce bateau épaule bien la mer. Cependant, il n’est pas très à l’aise dans la mer courte et le fort clapot.

Sa rapidité occasionne, à partir de force 4, quelques entrées d’eau par-dessus l’hiloire. C’est alors le moment de réduire la voilure ! Les torcheurs de toile lui reconnaissent une très bonne stabilité de route du fait de sa quille longue, une bonne raideur à la toile grâce à son lest de 200 kg complété parfois par l’ajout dans les fonds de quelques gueuses.

L’élégance de ses lignes, ses qualités marines ont fait le succès du Monotype de Carantec jusqu’en 1967. Il n’était pas rare de voir une dizaine de concurrents alignés au départ des régates de la série en Baie de Morlaix.

25 unités ont été construites par les chantiers carantécois : NEDELEC et MEVEL.

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7 novembre 2008

Administrateur du blog

Pierre LEGER, propriétaire du monotype N°24 "Askelic", qui navigue à Ploumanac'h

sillage14@orange.fr

7 novembre 2008

Merci

Merci à Pierre Jaouen de Plouezoc'h qui a rédigé la monographie du monotype de Carantec, document qui a servi de principale base de donnée pour la création de ce blog.

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Monotype de Carantec
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